Mort de Yanis : quand la véritable violence des banlieues fait irruption dans le rap loin des mises en scène pathétiques de la F
Yanis était un rappeur de 24 ans originaire du Val d'Oise. Il a été tué d'une balle dans la tête mercredi 17 avril dans un bar chicha qu'il venait d'acquérir. Si aucune piste n'est privilégiée pour l'instant, le rap devient une fois de plus l'épicentre de la violence.
Jean Claude Perrier : Il ne faut pas généraliser et de faire des raccourcis. La vraie question c'est de savoir quoi sa mort est due. Yanis n'avait que 24 ans, et sa production musicale n'était pas encore très importante. C'est un rappeur issu de l'essor d'Internet qui a fait exploser le nombre de rappeurs plus ou moins autoproclamés. Yanis était donc un artiste très peu connu. Personnellement, je n'en avais jamais entendu parler avant son meurtre. Est-ce parce qu'il fréquentait le milieu du rap ou est-ce parce qu'il prenait part une activité illégale qu'il a été tué ? On ne le sait pas encore et il y a un grand écart entre des affaires de rappeurs et le banditisme !
La rhétorique du rap a toujours été assez radicale. C'est plus ou moins le fond de commerce de ce genre musical. Beaucoup de revendications, mais il est vrai que c'est toujours resté de l'ordre de l'expression artistique. Ensuite, sous l’influence de la dérive américaine, il y a eu des violences avec notamment Booba et toute la clique, et puis donc la mort de Yannis même si les causes restent encore inconnues. Alors oui, il y a une radicalisation mais ce n'est pas certain que cela soit pour des raisons artistiques. Les origines du rap viennent des États-Unis, prennent (...)